Né à Paris le 27 mars 1851, mort à Paris le 2 décembre 1931

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Villégiature d’été de la Comtesse Rezia d’Indy, grand-mère de Vincent Indy.
Carte postale ancienne, cliché Musée de la photographie de Bièvres.

 

 

 

 

Issu d’une famille aristocratique d’origine cévenole où le métier des armes était à l’honneur depuis trois siècles, il sera élevé par sa grand-mère la comtesse Rézia d’Indy, sa mère étant morte en couches.
Éducation sévère où lui sont inculqués avec la droiture morale et les sentiments du devoir, le patriotisme, la religion, le courage et par dessus tout la discipline dans le travail, principes qui marqueront toute sa vie.

Otkrytoe Pismo  Vincent d'Indi Postcard-1910

Otkrytoe Pismo Vincent d’Indi Postcard-1910

… « Le travail, très exactement chronométré par la grand’mère et assuré sous sa surveillance par les précepteurs, se poursuivait chaque jour, automne, hiver, printemps, sans le moindre changement d’horaire. L’été venu, la grand’mère et son petit-fils gagnaient le lieu de leur propre villégiature. Ce fut d’abord de 1856 à 1863 environ, dans la vallée de la Bièvre, une maison nommée ta Motte Carrée, sise tout près du bois de Verrière et qui appartenait au colonel Chamorin : les chambres en étaient toutes tapissées de gravures coloriées et déclamatoires représentant des batailles de l’Empire ; ces images guerrières enchantaient le petit garçon. Deux ou trois étés se passèrent ensuite à Versailles : une belle demeure appartenant à la marquise de Trianon, sise en face du séminaire…

… Versailles était plus qu’une villégiature où, comme à Bièvres, la distribution des occupations et leur horaire ne différaient en rien des habitudes de la rue du Bac, c’était une ville de garnison. Vincent était élevé dans le culte des choses militaires…

…La rencontre à chaque moment de troupiers et d’officiers de toutes les armes, leurs exercices, leurs manœuvres, leurs défilés, leurs revues, leurs parades constituaient des occasions presque incessantes d’exaltation militaire. L’héritier de toute une lignée de soldats – plus de trois siècles ! – se trouvait à l’aise en cette atmosphère : tant il était imprégné de l’esprit de ses ancêtres, tant il comprenait l’honneur de servir.

D’une telle passion militaire, que de documents, soigneusement conservés, que de souvenirs encore vivants sont restés les preuves ! Sur des albums, sur de vieux registres, Vincent, dès sa septième ou huitième année, a laissé la trace de son goût de tout ce qui touche à l’armée. Le livre des images par Vincent, composé vers 1858-1859, n’est, comme les autres albums ultérieurs, qu’un recueil de représentations militaires, de scènes guerrières : dessins découpés, coloriés, copiés ou composés par le jeune collectionneur…

… La grand’mère lui avait dès la petite enfance mis les mains sur le clavier, lui donnant elle-même ses premières leçons de solfège et de piano. Elle lui fit entendre du Haydn et du Mozart, certaines sonates de Beethoven, notamment la Pathétique ; peut-être même des pages de César Franck…

… Assez tôt elle jugea sage de renoncer à son enseignement personnel, distribué avec sa précision, son exactitude, sa sécheresse ordinaires. Sans cesser de sur veiller gammes et exercices, elle confia son petit-fils à Marmontel père. Ce professeur de haute réputation délégua ses pouvoirs pour le piano et le solfège à son jeune élève Louis Diémer, qui pour faire travailler Vincent, venait rue du Bac, allait à Bièvres ou à Versailles ».

Extrait de Vincent d’Indy par Léon Vallas, La Jeunesse 1851-1886

Si, après son baccalauréat, il entreprend des études de droit, la musique très vite sera son lot, d’autant qu’elle est fort cultivée dans le milieu familial : son oncle, Wilfrid d’Indy jouait du violon, faisait du quatuor et fréquentait Berlioz ; Rossini était souvent l’hôte de la maison.

La grand’mère, bonne musicienne, apprend au jeune Vincent le solfège, l’initie au piano, dont l’étude sera sérieusement poursuivie avec un maître tel que Marmontel et son répétiteur Diémer.
Dès l’âge de treize ans, il travaille l’harmonie avec le jeune Lavignac.
Gluck, Beethoven, Weber, Mendelssohn lui deviennent familiers, sans oublier Meyerbeer qu’il admire particulièrement pour son sens dramatique.
Élève de Franck pour le contrepoint, la fugue, la composition et l’orgue, il s’enthousiasme à Bayreuth pour l’art wagnérien.
Ses activités d’organiste et d’animateur de la société nationale de musique, l’action qu’il entreprit pour soutenir l’œuvre de Wagner à Paris et celle des jeunes musiciens (dont Debussy) un peu plus tard, à Bruxelles, ne le détournèrent point de la composition.

De cette première époque de sa carrière ont peut citer :

1873 -1879 – Wallenstein, trilogie d’après Schiller.

1883 – Le Chant de la Cloche, légende dramatique d’après Schiller.

1883 – Le poème des montagnes pour piano.

1886 – Symphonie sur un chant montagnard français dite cévenole.

1887 – Un trio pour piano, clarinette et violoncelle.

1890 – Un premier quatuor pour instruments à cordes.

1895 – Fervaal, opéra où l’influence de Wagner est sensible.

Reconnu bientôt comme un maître de l’école française, devenu un chef d’orchestre réputé, il lui fut donné d’exercer sa vocation pédagogique en assurant à la Schola Cantorum un cours de composition (1896) auquel il resta fidèle sa vie durant.
Dans cette maison dont il fut le fondateur avec Ch.Bordes et A. Guilmant, il devait inscrire au programme de ses concerts, non seulement, Monterverdi, Bach, Rameau, Gluck et Beethoven, mais encore Dukas, Roussel, Debussy et Ravel.
Cet éclectisme joint à une maîtrise parfaite du métier, acquise sous l’influence des solides disciplines grégoriennes et palestriennes, permit à d’Indy de former de nombreux musiciens épris à leur tour de rigueur et d’exigence (A. Roussel, Albeniz, Falla, Honegger, Auric et Satie).

1895 – Second quatuor à cordes.

1896 – Istar, variations symphoniques.

1898 – 1901 – L’Etranger, drame symbolique d’après Ibsen.

1902 – Une deuxième symphonie.

1903 – 1907 – Deux sonates : l’une pour violon et piano, l’autre pour piano seul.

1920 – La Légende de Saint Christophe, opéra.

Vincent d’Indy fait aussi une large utilisation du folklore français.

1880 – Fantaisie sur de vieux airs français.

1907 – Jour d’été à la montagne.

1892 -1930 – Chansons populaires du Vivarais.

Avec un même bonheur, il a célébré les sites méditerranéens :

1921 – Poèmes des rivages.

1926 – Diptyque méditerranéen.

Personnalité complexe, à la fois traditionaliste et novateur, d’Indy respecte l’architecture tonale mais il a souvent recours à des harmonies audacieuses.
Paysagiste fidèle à son Vivarais natal, créateur plus volontaire que contemplatif, d’Indy est avant tout un esprit religieux fortement marqué par le dogme catholique.
Son traité de composition musicale est l’œuvre d’un artiste et d’un croyant.

Source: Bièvres et ses célébrités au 19e siècle

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