jf-bapterosse-eglise-> Au début du 19e siècle, l’ancien presbytère au coin de la rue des Mathurins (propriété Thualagant) « échut » en héritage à la femme de Louis Joseph Ratel fermier à Bellefontaine près de Luzarches.

Monsieur Ratel fit dans cette maison des logements qui servirent aux ouvriers de la fabrique de toiles peintes créée par Monsieur Dollfus.
Un de ces logements fut occupé par François Bapterosses, chef de l’atelier de gravure dans la manufacture d’indiennes de M.Dolfus, et mécanicien habile dont le nom est resté attaché à un perfectionnement qu’il apporta au tour à graver les cylindres d’impression sur étoffe.

Cliché Musée Français de la Photographie de Bièvres

 

 

Né à Bièvres le 2 septembre 1813
Mort en 1885

jean_felix_bapterossesSous la direction de son père, à Bièvres d’abord puis à Paris dans divers ateliers de construction, le jeune Félix Bapterosses, successivement apprenti, ouvrier puis contre-maître, sut acquérir une grande habileté de main et une connaissance parfaite des machines.

Son génie d’invention se manifesta d’abord par la création d’un fusil de guerre se chargeant par la culasse ; puis par une modification importante dans la construction des lampes pour l’éclairage domestique. Il dirigea ensuite ses études vers la construction des machines à vapeur et établit les plans d’une locomotive à grande vitesse. Il en construisit lui-même le modèle réduit, mais faute de ressources financières, fut arrêté dans l’exécution définitive de son œuvre.
En 1842 (il avait 29 ans), Félix Bapterosses apprit que Minton, grand céramiste anglais du Staffordshire était à la recherche d’un outil pouvant remplacer la main de l’ouvrier dans la fabrication des boutons en porcelaine, obtenus jusqu’alors aux usines de Longton, un à un et par une main d’œuvre longue et coûteuse.

Félix Bapterosses entrevit là le moyen de se procurer le capital nécessaire pour la construction de sa locomotive.
Il étudia le problème et réalisa une machine frappant d’un seul coup plus de 100 boutons à la fois.
Les Anglais refusant de payer la somme qu’il demandait pour son invention, Félix Bapterosses en resta le propriétaire.

Bientôt entraîné par son esprit de recherche, il devint céramiste.
Deux idées nouvelles fondèrent réellement cette industrie naissante :
–  » La préparation d’une pâte pulvérulente rendue légèrement plastique par une simple addition de lait et la création d’un four à moufles ouverts, dans lequel la cuisson pourra s’opérer d’une façon continue sous les yeux et sous la surveillance de l’ouvrier. »
Ces procédés nouveaux jetèrent une telle perturbation dans la fabrication anglaise que celle-ci fut obligée de s’arrêter.
En 1851, Félix Bapterosses, jusqu’alors installé à Paris, rue de la Muette, accompagné de son frère Frédéric, transportait sa fabrique à Briare dans le Loiret.
La position géographique de Briare, son canal, la Marine de Loire encore à son apogée apportaient des avantages intéressants.
De plus des bâtiments abandonnés offraient des facilités de réalisation immédiate.
Rapidement la fabrique se développa, les ateliers s’élevèrent dans un ordre méthodique.

Bapterosses multiplia les formes et les teintes de ses produits. La gamme des émaux pleine pâte et des couleurs de filage s’enrichit chaque jour.
Près de l’usine se construisit la Ferme de « Rivotte » qui fournissait les cinq cents litres de lait nécessaires chaque jour pour la composition de la pâte.
En 1860, on commença la fabrication des boutons à queues métalliques.
En 1864, celle des perles.
La revue scientifique La Nature, écrivait à l’époque :
« Les usines de Briare livraient par jours 6000 kg de boutons ou de perles ».
Les boutons étaient livrés, cousus par douzaines sur des petits cartons perforés.

Ce travail était effectué à la main et à domicile par les femmes, les jeunes filles et même les enfants de la région. Le personnel ouvrier atteignit alors le chiffre de 1500, l’usine couvrait dix sept hectares.
En moins de vingt ans, le pays de Briare vit sa population croître de 2500 à 5000 âmes.
Délégué cantonal, Conseiller Général, Félix Bapterosses témoigna en toute occasion de son dévouement à la population de Briare.
Il construisit de vastes écoles dans l’intérieur même de la manufacture, puis des cités ouvrières et au moment de sa mort, un hospice et une maison de retraite.
En 1855, il était nommé Chevalier de la Légion d’Honneur.
A l’exposition Universelle de 1878, Monsieur Bapterosses se voyait décerner le grand prix de l’exposition et la croix d’Officier de la Légion d’Honneur.
Il mourut en 1885.
Toutes leur vie, les frères Bapterosses restèrent attachés à Bièvres. Ils possédaient une propriété dite « La Motte » au 14, rue de Paris. (Se reporter à la monographie communale).

Source: Bièvres et ses célébrités au 19e siècle

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