Frédéric SOULIE vécut à Bièvres – à l’Abbaye aux Bois – de 1840 à 1847.

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Hameau de l’Abbaye-aux-Bois (Ecole française 19e)
Dessin aquarelle et plume sur papier (Musée de l’Ile de France à Sceaux)

« A Bièvres, sur la route d’Igny, l’auteur des Mémoires du Diable, Frédéric Soulié, habitait une des dernières maisons, à droite en sortant du village… Frédéric Soulié travaillait là, paisible, avec de la verdure sous les yeux…

 

 

 

Né à Foix (Ariège) le 24 décembre 1800
Mort à Bièvres le 23 septembre 1847

frederic-soulieEntré dans l’enregistrement à Laval, il démissionna en 1824 et vint s’installer à Paris où il publia la même année ses premiers essais poétiques : Amours Françaises, qui passèrent complètement inaperçus. Il fit successivement représenter à l’Odéon :Roméo et Juliette (1828) qui fut assez bien accueilli, puis Christine à Fontainebleau (1829), Nobles et Bourgeois (1830) et Clotilde (1832) qui n’eurent aucun succès.

Toujours en 1832, il publia un roman noir, Les Deux Cadavres. Sa réputation continuera à s’établir avec une série de romans sur l’histoire du Languedoc : Le Vicomte de Béziers (1834) et Le Comte de Toulouse (1835).
Il obtint un prodigieux succès en 1836 avec Les Mémoires du Diable et ne connut plus alors que réussites sur réussites jusqu’au triomphe éclatant de sa pièce La Closerie des Genêts.

C’est dans le Journal des débats que Frédéric Soulié débuta comme feuilletonniste en 1837 par une sorte de chronique nouvelle intitulée : « Une Averse »

II fournit ensuite au journal, vingt deux romans feuilletons ou nouvelles. On peut citer :Mémoires du Diable, les Quatre Soeurs, les Drames inconnus, et un petit chef-d’œuvre de délicatesse et de grâce : le Lion amoureux. Il entra en maître dans le roman feuilleton, botté, éperonné, cravaché et il lança à fond de train dans les journaux ses histoires altières et sauvages…Son drame devint le drame du peuple. Il prit ses héros et ses héroïnes dans la rue, dans la mansarde, un peu partout, il ne s’inquiéta pas s’ils étaient bien ou mal vêtus, bien ou mal nourris.

(Extrait de « Portrait après décès » par Charles Monselet)

LE ROMAN FEUILLETON

Le rez-de-chaussée du Journal des Débats fut longtemps réservé aux vers et à la critique sous ses diverses formes. Ce n’est guère qu’après 1830 qu’on y traita d’autres sujets. Peut-être faut-il attribuer à un hasard la première dérogation à l’ancien usage ; peut-être, un jour, l’article habituel venant à manquer au dernier moment, eut-on la pensée de combler le vide à l’aide d’une « Variété » qui se rapprochait certes encore beaucoup plus de l’œuvre critique qu’elle ne laissait entrevoir le roman-feuilleton. Les premières œuvres fantaisistes que je rencontre au rez-de-chaussée du Journal des Débats sont des relations de voyage, où les observations réelles sont entremêlées de récits de légendes. Enfin, le 16 août 1837, je trouve une véritable œuvre d’imagination : c’est l’Histoire de madame F.D., de Frédéric Soulié, publiée avec cette épigraphe : il pleut, il pleut, bergère. Elle est précédée, le 27 juillet, d’une sorte de préambule intitulé : Une averse, dans lequel l’auteur annonce que les colonnes du Journal des Débats lui ont été ouvertes pour faire ce qu’il lui plaira, de la critique, un article de mœurs, etc. Frédéric Soulié lançait en passant une adroite réclame pour le premier volume de ses Mémoires du Diable, qui eussent fait un admirable roman-feuilleton, ce dont, d’ailleurs, on ne devait pas tarder à s’aviser. L’Histoire de madame F.D. n’est, à vrai dire, qu’une sorte de chronique. Par le temps qui s’écoula entre le préambule et la suite on peut juger que l’art de suspendre l’intérêt, en terminant sur une scène palpitante, n’était pas encore pratiqué.

Le 31 août, Frédéric Soulié publiait encore l’Homme d’affaires et le faiseur d’affaires. C’est, comme le titre l’indique, une étude plutôt qu’une nouvelle. Mais le 28 septembre, il donnait au Journal des Débats, sous ce titre : La Fille d’un pair de France, un « extrait du quatrième volume inédit des Mémoires du Diable« . C’était bien, cette fois, du roman-feuilleton. Cependant, il est visible qu’on l’inséra surtout à titre de réclame pour le volume. Il faut croire que ce genre nouveau obtint un certain succès, car, à partir de ce moment, Frédéric Soulié donna presque sans interruption au Journal des Débats la primeur de ses œuvres. Ce privilège lui semblait d’abord réservé ; mais on eut sans doute à la longue l’idée fort naturelle que le public préférerait un peu plus de variété dans les œuvres d’imagination qui lui étaient offertes. Le 29 octobre 1838, le journal publia une nouvelle de Jules Janin : Le Lion de madame Prévost. En 1839, à côté de Frédéric Soulié et de Jules Janin vinrent se placer Charles de Bernard, Eugène Scribe et Eugène Sûe. Durant les deux années suivantes, Frédéric Soulié occupe encore presque sans partage le rez-de-chaussée du journal.

Extrait du Livre du Centenaire du Journal des débats (Ed. Pion)

Atteint bientôt d’une douloureuse maladie de cœur, il supporta de cruelles souffrances durant plus de trois mois, et mourut le 23 septembre1847, après avoir reçu les sacrements du curé de Bièvres, qui en a laissé le témoignage écrit.
Ses obsèques eurent lieu à l’église Sainte Elisabeth du Temple, au milieu d’un immense concours de peuple : journalistes, littérateurs, artistes grands et petits, accompagnèrent son convoi au Père Lachaise.

Victor Hugo, Paul Lacroix, et Antony Beraud prononcèrent des discours sur sa tombe.

Le 27 septembre 1847, Alexandre Dumas écrit dans le Journal des Débats :

« Frédéric Soulié meurt jeune, à quarante sept ans. Non seulement un des écrivains les plus acclamés, mais un des hommes les plus aimés du moment. Sa dernière œuvre dramatique La Closerie des Genêts, avait tout récemment obtenu un succès retentissant. Cette pièce plaidait avec une éloquence chaude, sincère, ingénieuse, l’éternelle cause de la fille séduite et de l’enfant abandonné. »

PRINCIPALES ŒUVRES

  • Traduction de Roméo et Juliette de Shakespeare
  • Les mémoires du Diable
  • Christine à Fontainebleau (drame en vers)
  • Le Lion amoureux
  • Clotilde
  • Diane de Chivry
  • La Comtesse de Monrion
  • Le Proscrit et Gaétan
  • L’Ouvrier
  • Les Etudiants
  • La Closerie des Genêts

Source: Bièvres et ses célébrités au 19e siècle

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